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Par lacasanou le 16 Avril 2012 à 23:13
Tranquillement, nous nous dirigeons vers le Pérou tout en découvrant le sud de l'Equateur. Après avoir quitté Milyne à Cuenca, nous avons pris un bus vers la ville de Loja située à environ 200km. En Equateur, les distances n'ont rien de comparables avec celles de l'Argentine et du Chili mais les trajets sont tout aussi longs. Les routes traversent des zones montagneuses et les bus, même s'ils sont confortables, ne sont pas de toute première jeunesse. Loja est une ville moyenne de 140 000 hbts qui présente peu d'intérêt. Mise à part sa proximité avec le parc national Podocarpus, pas grand chose à y faire. Nous y passerons finalement 3 jours. Le prix de l'hôtel "Americano" étant intéressant (12dollards), nous prenons le temps de visiter le centre et faire une rando dans le parc. Ici, très peu de tenues traditionnelles, la population et les nombreux étudiants qui fréquentent les universités sont "branchés" et l'ambiance est plutôt bourgeoise. Jeudi soir, jour de notre arrivée, nous avons eu le droit tout d'abord au défilé des différentes filières étudiantes terminé par un sympathique feu d'artifice pour la 5ème rencontre des cultures.
A part le marché central et ses halles animées, le reste est une fade succession de magasins de fringues ou de bars- restaurants qui passées 20h ferment leurs portes. Le temps d'une journée, nous reprenons nos habitudes réunionnaises et partons pour une rando de 5h à l'intérieur du parc Podocarpus. Dans cette réserve immense (1500km2), l'altitude allant de 900 à 3600m et les climats divers ont permis le développement d'une riche biodiversité et d'une faune variée. Dans cette végétation tropicale humide cohabitent des centaines d'espèces d'oiseaux, des opossums, même des pumas et des ours à lunettes. En fait, à part quelques colibris et de jolis papillons, nous n'avons rien vu! La balade sur les crêtes offrait des panoramas magnifiques mais était parfois abrupte et périlleuse. Les filles ont vraiment eu du mérite..., elles ont même assuré.
Dimanche 15 avril 2012
Chaque dimanche, dans le village de Saraguro a lieu un marché où les habitants s'habillent tout en noir en mémoire de l'assassinat, il y a 5 siècles, du dernier empereur Inca Atahualpa par les espagnols. Intéressant mais l'idée de remonter 60 km au nord de Loja nous éloigne de notre itinéraire vers le sud. Tans pis, nous descendons vers Vilcabamba. Ce bourg de 5000 âmes est nettement plus paisible. Autour d'une petite place arborée, des maisons prolongées par des arcades fournissent l'ombre nécessaire pour échapper aux ardents rayons de soleil. Le climat est ici plus chaud! Les montagnes encerclent le village et le mont Mandango s'élève plus haut que les autres. L'atmosphère est vraiment tranquille et de nombreux routards s'arrêtent quelques temps ici. Dans notre hospedaje, colombiens, chiliens, argentins, européens, et nord américains se retrouvent autour d'une bière en jouant toutes sortes d'instruments de musique... sympa...
Le gérant propose des activités pour partir à la découverte des environs. C'est sur des chevaux que nous faisons le tour du village. Pas très habitués, nos fessiers s'échauffent un peu après 4 h de promenade mais ça vaut le coup... Première montée à cheval, conduite pas toujours facile...
Demain, nous quittons Vilcabamba en direction du poste frontière avec le Pérou voisin. Le trajet, peu emprunté par les touristes, est semble t-il chaotique en raison du mauvais état des pistes rendues boueuses par les fréquentes pluies de "l'Oriente". Certainement une vraie aventure... La dernière en Equateur.
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Par lacasanou le 16 Avril 2012 à 01:40
18 mars - 12 avril 2012 Les aventures de Milyne en Equateur
Comme souvent, Milyne fait partie de nos aventures. A bord du camping-car dans l'est-australien, sur la pirogue à Madagascar ou sur les plages de Maurice, elle partage avec nous de beaux moments de découverte. C'est donc tout naturellement qu'elle avait décidé de nous retrouver sur le continent sud américain. Son choix s'était porté sur l'Equateur pour des raisons de dates mais aussi parce que ce petit pays n'est pas une destination très connue. Sans doute également une petite envie de Galapagos...
Après plus de 3 semaines, sûr qu'elle ne regrette pas son choix. Pour l'occasion, elle a opté pour un superbe sac à dos histoire de devenir un "Mochila".
Ensemble, nous avons :
arpenté les rues pluvieuses de Quito
passé des moments inoubliables aux Galapagos
sillonné les vertes montagnes du pays (sans voir les volcans!!)
profité des plus beaux marchés
goûté la riche cuisine équatorienne
testé de nombreux hôtels, hostales, hospedajes,...
découvert et sympathisé avec les quechuas
fait de drôles de rencontres...
trimballé nos mochilas
louna: c'était bien avec toi, je t'ai fait des câlins maintenant je t'envoie des bisous internet
Loryne: Tu as bien fait de choisir de venir en Equateur. On a passé de bons moments sous le soleil des Galapagos et même sous le grisaille...Bisous
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Par lacasanou le 11 Avril 2012 à 19:41
Cuenca est la grande ville du sud et la troisième plus importante agglomération du pays après Guayaquil et Quito. Pourtant en la découvrant, nous n'avons pas l'impression d'être dans une grande ville. L'absence de hauts bâtiments et les rangées de petites maisons donnent plutôt la sensation de se trouver dans un village. Classée au Patrimoine Mondial, Cuenca respire le passé. Les rues pavées sont longées de bâtisses avec balcon dans un style typiquement espagnol. Sans les voitures et les enseignes modernes on pourrait se croire dans une citée de Castille au temps de Don Quichotte. Les facades pour la plupart, bien restaurées, cachent souvent des patios magnifiques. Les églises et chapelles sont éparpillées un peu partout. La cathédrale qui trône place Calderon est un immense édifice construit avec de minuscules briques rouges. Trois coupoles bleues turquoises la coiffent se confondant avec l'azur du ciel.
En dehors de ces atouts, Cuenca est avant tout la ville du célèbre Panama.
La recette pour réaliser son Panama;
Malgré son nom, ce chapeau mondialement connu est bien fabriqué dans la région. La plante ("toquillas") qui sert à le tresser est récoltée dans l'Oriente ou sur la côte puis amenée jusqu'ici. Après plusieurs étapes de séchage et nettoyage, les fibres sont soigneusement divisées dans la longueur. Dans les villages alentours, des petites mains expertes tissent les chapeaux. A Sigsig où nous sommes allés, chaque femme se promène avec un lot de fibres qu'elle manipule avec une facilité déconcertante. Chaque samedi dans le même village se tient une feria où se vendent ces chapeaux "basiques". Pas encore terminés et de couleur paille, les chapeaux sont ensuite passés dans plusieurs bains d'eau oxygénée en alternance avec des phases de séchage au soleil. La couleur blanche, plus raffinée est ainsi obtenue. La presse va par la suite donner au couvre-chef sa forme définitive. Les moules en aluminium sont évidemment très nombreux pour satisfaire les goût de chacun: traditionnel (Borsalino), rond, cow-boy, ... le choix ne manque pas. Après environ 5 passages sous une presse de 400kg, le chapeau est formé, ne reste plus qu'à lui appliquer une colle blanche nécessaire pour le rigidifier. Un petit ruban et le tour est joué...
Bien sûr, il existe différentes qualités de Panama à des prix variant entre 40 à 800 dollars. Selon la petitesse et le serrage de la fibre le chapeau est plus ou moins "fino". Les plus "finos" peuvent se rouler et retrouveront immanquablement leur forme d'origine. Magique!!
Mais alors pourquoi on les appelle Panama???
L'employé de musée du dit chapeau m'a donné la clé de l'énigme.
Ce chapeau fabriqué en Equateur depuis la nuit des temps, était porté par les ouvriers qui creusèrent le Canal du Panama au début du XXème siècle. Le président Roosvelt lui donna une aura international en venant visiter les travaux avec sur ses quelques cheveux ce chapeau équatorien ...pardon Panama.
Impossible de résister, avec Milyne nous avons fait le tour des fabricants de la ville. Au final nous avons fini par acheter un exemplaire chez un petit artisan.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ici personne ne porte de "Panama". Trop cher pour les gens du coin, l'immense partie des chapeaux est exportée vers les USA, l'Europe et l'Asie. Toutes les têtes sont ici surmontées d'un chapeau blanc très rigide (peint et recouvert d'une épaisse couche de colle). Les artisans ont fort à faire car chacun fait réviser sa coiffe de temps en temps. Reblanchir, enduire de colle, changer le ruban ou redonner sa forme occupe ces professionels qui officient dans de petites boutiques.
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Par lacasanou le 11 Avril 2012 à 14:52
Durant l'époque pré-colombienne, les Incas dominèrent cette partie du monde. Avec l'arrivée des espagnols, s'effondra en quelques années seulement un Empire immense. Aux temps de leur splendeur, les Incas cherchèrent à étendre leur puissance en dehors du Pérou. En Equateur, il reste peu de traces de leur expansion vers la côte pacifique. Ingapirca est le site le plus important du pays. Evidemment rien à voir avec les vestiges que nous verrons bientôt au Pérou.
En guise d'apéritif, nous sommes donc allés 2 jours dans le village d'Ingapirca où quelques pierres et un bâtiment ovale peuvent être visités. Découvert en 1739 par La Condamine (cf ligne équatoriale) lors de l'expédition "Géodésie", le site n'est pas très grand mais idéalement placé sur une falaise. Entouré de montagnes et bordé par un rivière, l'endroit est très joli.
A l'origine, les Canaris vivaient dans la région (900 av JC) et les Incas durent batailler ferme pour en venir à bout (XV). Devant tant de résistance, Il semble que les deux peuples se soient finalement mélangés pour former une seule communauté : d'où le nom Ingapirca. Des doutes subsistent encore sur la fonction des batiments. Le temple ovale rappelle l'orbite de la Terre autour de l'astre solaire. Les incas n'utilisant aucun mortier, les pierres s'ajustent parfaitement, joli travail!
A l'image de la société pyramidale Inca, le chef et les riches vivaient dans les hauteurs de la cité laissant les plus modestes travailler et occuper les terres situées en contrebas.
Pour visiter le site mieux vaut bien choisir son moment: pas mal de touristes (en majorité des équatoriens) rappliquent et une brume (on est à 3200m) épaisse envahit la zone plongeant les ruines sous une purée de pois.
Le bus arrive! Nous chargeons les sacs et quittons, sous la pluie, le village d'Ingapirca. Direction Cuenca...
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Par lacasanou le 11 Avril 2012 à 03:09
Un Un voyage se vit aussi à travers les papilles. Les paysages, les rencontres c'est bien beau mais n'oublions pas que l'on mange 3 fois par jour.
En Argentine, mis à part les "asados" servis sans accompagnement, rien de très alléchant. Au Chili, plus de variété. On a aimé les soupes de "mariscos" et les "chorillanas" mais pas l'osmose non plus. L'influence du cousin US modifie sûrement les habitudes alimentaires et les chiliens s'envoient des quantités astronomiques de Hot dog bourrés de mayo et de ketchup. Très peu pour nous!
En Equateur en revanche, nous sommes entrés dans un autre univers. Ici, la cuisine est un art de vivre. Dans les rues, les marchés et les patios de comidas les mamas s'affairent autour des marmites et proposent des plats tous aussi bons les uns que les autres. Ici, pas d'élevages en batterie, pas de produits chimiques dans les fruits et légumes, des animaux nourris sainement. Dans chaque recette, une pincée magique de coriandre. Chaque midi, pour 1 ou 2 dollars, les almuerzos remplissent nos estomacs. Composé d'une soupe (menestra ou caldo) et d'un plat (secundo) souvent à base de riz, grains, choclo (maïs blanc) et de poulet, l'almuerzo est toujours un agréable moment. Le soir, une "merienda" suffit à nous rassasier. Notre coup coeur est de loin "el hornado de chancho". Un cochon entier, qui après 5 heures de cuisson, trône majestueusement sur un plateau. Chaque jour entre salade de fruits, patisseries, ... on ne se prive pas des petits plaisirs gustatifs qui s'offrent à nous...Voici un petit aperçu desplats que nous avons pu savourer.
Cuy (prononcer [couille!!!]) cochon d'inde à la broche Caldo avec pattes de poule
havas et humitas pain , fromage et figues confites
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